Éducation prioritaire – Intervention de Bruno Marielle

Intervention de Bruno Marielle dans le débat général du conseil municipal du 20  novembre

Merci monsieur le Maire, chers collègues, mesdames, messieurs,

Les conseils d’école de rentrée se sont tenus et la majorité des élu-e-s ici présents y ont participé.

Ce sont des moments d’information et d’échange particulièrement importants entre les équipes enseignantes en partie nouvelles, les représentants des parents d’élèves eux-mêmes très renouvelés et selon les cas avec d’autres intervenants (RASED, centre de loisirs, etc.). Moment important également pour la Ville qui peut ainsi prendre la mesure de ce qui marche bien et de tout ce qui reste à améliorer.

Au-delà des nouveaux rythmes scolaires qui ont concerné tous les établissements, les situations vécues apparaissent très différentes d’un établissement à l’autre.

Le regard se porte naturellement sur ce qui ne va pas, mais il est bon également, pour se donner du cœur à l’ouvrage, de ne pas perdre de vue les avancées.

Les effets des mesures prises depuis 2012 en faveur de l’éducation et de l’école publique, notamment en Seine-Saint-Denis, commencent à donner des fruits (des collèges, des classes, des postes, des dispositifs de formation et d’appui). Mais les besoins sont tels dans notre département, le plus jeune et le plus pauvre de France métropolitaine, que les difficultés au quotidien l’emportent souvent sur la satisfaction des mesures prises au niveau national, académique et municipal. Les absences non remplacées, les difficultés de recrutement, et les manques de formation, amoindrissent les chances des élèves.

Il est cependant important, sauf à vouloir faire son miel de la désespérance sociale, de se féliciter des mesures déjà prises et encore plus de celles annoncées cette semaine à Bondy par la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem, pour la Seine-Saint-Denis.

Après les 300 postes créés dans le 1er degré depuis 2012 en SSD, c’est donc l’annonce de 500 postes supplémentaires d’ici 2017. La création de 13 réseaux d’éducation prioritaire supplémentaires qui feront que les 2/3 des écoles de SSD et 62% des collèges du département seront inscrits dans le nouveau réseau d’éducation prioritaire, avec pour Montreuil le passage de 3 à 6 collèges en réseau d’éducation prioritaire (REP), dont Lenain de Tillemont en REP+.

Sans oublier la création d’un concours supplémentaire pour 500 postes à pourvoir en SSD dès 2015, les mesures d’urgence pour l’accueil, la formation et l’accompagnement des nouveaux titulaires et contractuels, ainsi que la réorganisation des services académiques pour une meilleure réactivité aux problèmes vécus en SSD.

C’est bien sûr la convergence entre la mobilisation des enseignants, des personnels, des parents, de tous les élus de gauche de la SSD et la priorité nationale à l’éducation, qui permet de telles avancées.

C’est pour nous tous, j’en suis convaincu, un encouragement pour continuer les mobilisations pour l’éducation et la jeunesse, à condition bien sûr que ces mesures ne se traduisent pas sur Montreuil par un recul pour certains établissements. A cet égard le groupe des élus socialistes et citoyen salue le collectif du collège Paul Eluard ici présent et soutient pleinement son action. Nous sommes convaincus que si tous les élus, de toute sensibilité, convergent dans leurs actions, nous obtiendrons pour le collège Paul Eluard les moyens nécessaires pour poursuivre le travail engagé depuis plusieurs années par les équipes enseignantes et éducatives du collège.

Mais la tâche pour faire vivre la priorité à l’éducation et à la jeunesse à Montreuil reste énorme :

–       Sur les rythmes scolaires, la première marche a été franchie, mais les retours sont pour l’instant mitigés :

o   La fatigue des enfants est souvent soulignée, mais pas pour tous (surtout pour les enfants qui ont des journées très longues à l’école et au centre de loisirs)

o   La tranche horaire de 15h45 à 16h30 et les goûters récréatifs ne sont pas à la hauteur de l’ambition de la réforme, et posent également des problèmes de fonctionnement qui retombent souvent sur les enseignants eux-mêmes

o   Une première vague de nouvelles activités périscolaires a été organisées depuis la rentrée de la Toussaint, sur la tranche 16 h – 17h. C’est un bon début, mais toutes les écoles et donc tous les enfants n’y ont pas encore accès. Nous savons que toute la municipalité est engagée pour aller plus loin, et nous nous en réjouissons, mais nous pensons qu’une attention particulière doit être portée vers les familles qui ne perçoivent pas l’importance de ces activités nouvelles pour leurs enfants ou qui sont freinéses par leur coût. Aucun obstacle ne devrait être mis à l’accès à ces activités périscolaires entre 15h45 et 16h30. La gratuité doit rester un objectif prioritaire, et la sensibilisation des parents devrait être aussi renforcée. Nous partageons votre souci, monsieur le Maire et cher Belaïde, de réformer le quotient familial pour permettre à tous d’accéder aux activités péri-scolaires.

–       Pour nous, il ne s’agit pas de « remplir » des cases horaires, mais bien de construire un parcours éducatif de territoire, équilibré et riche, qui garantisse l’égalité d’accès à des initiations de qualité sur les temps scolaires libérés.

Ceci ne sera possible que si l’ensemble des parties prenantes de la communauté éducative, enseignants, parents, personnels communaux, centres de loisirs, associations, services publics et acteurs de citoyenneté convergent sur un réel diagnostic de la situation (l’importance des décrochages, les stratégies d’évitement, mais aussi les belles réussites portées par des projets pédagogiques et des activités péri-scolaires à la fois complémentaires et de qualité).

Ce travail, dans le respect des prérogatives et responsabilité de chacun, à commencer par celles de l’Education Nationale, n’a jamais été engagé à Montreuil. C’est le chemin qui s’ouvre maintenant à nous tous et bien sûr notre groupe est prêt à y apporter sa contribution.