Soutien aux «Baras»

En Seine-Saint-Denis, nombreux sont les dossiers sur lesquels l’Etat n’est pas au rendez-vous : un rapport parlementaire sur la Seine-Saint-Denis le rappelait récemment de manière fort cruelle.

Politique du logement, du logement d’urgence, des rénovations urbaines et de la lutte contre les habitats insalubres, politique de la ville, problèmes posés par les campements sauvages et les populations errantes laissées à l’abandon, projets de transport en commun reportés par manque de financement, dépollution des sols et devenir des salariés et des riverains d’usines toxiques (comme la SNEM à montreuil), sur tous ces sujets, et sur bien d’autres, l’Etat est défaillant et laisse les communes et collectivités territoriales sans capacité de répondre aux légitimes attentes de la population.

Le devenir du foyer Bara, qui accueille depuis plus de cinquante ans de nombreux travailleurs, et que l’Etat a laissé se dégrader depuis longtemps, fait partie de ces dossiers.

Un protocole d’accord entre l’Etat, la Ville de Montreuil et le gestionnaire du foyer a été signé en 2013 pour le desserrement et la réhabilitation du foyer. Mais nous apprenons ces derniers jours par la presse qu’il y a un blocage entre la Ville de Montreuil qui souhaite utiliser les anciens locaux de l’AFPA pour cet hébergement provisoire et l’Etat qui refuse cette solution et dit rechercher un terrain permettant d’installer des modulaires pour les « Bara ».

Nous comprenons l’exaspération des résidents du foyer Bara, et nous soutenons toutes leurs initiatives en vue de faire bouger les choses. La réquisition des locaux de l’AFPA sur décision du maire de Montreuil ce matin a le mérite de mettre cette question sur la place publique. Les résidents du Foyer Bara ont besoin d’une solution digne, pérenne, reconnue par tous. Ce sont des travailleurs honnêtes et courageux, qui le plus souvent exercent des métiers pénibles, et sont souvent les seuls soutiens de familles restées dans leur village. Ils ont besoins de solutions légales et rapides.

D’avance, nous nous opposons fermement à toute tentative des services de l’Etat d’expulser manu militari ces travailleurs, qui aiment la France et la construisent.

Nous, élus et militants socialistes de Montreuil appelons toutes les parties prenantes à se retrouver sans délai autour d’une table pour construire ensemble une solution paisible pour les résidents du foyer Bara.

Nous apprenons par voie de presse que des solutions auraient été envisagées, y compris des solutions alternatives, pour sortir des conditions inacceptables et indignes dans lesquelles sont les locataires. Nous demandons que toutes les informations sur ces éventuelles solutions possibles soient données à tous les élus montreuillois et rendues publiques vers toute la population. Les Montreuillois ont toujours fait preuve de solidarité envers les populations fragiles, dans les foyers comme dans toutes les formes d’habitat, mais ils ont besoin d’une information complète pour se faire un point de vue et pour apporter sans réserve leur soutien.

L’Etat doit être au rendez-vous du droit commun et des solutions concrètes et rapides. Malgré la politique antisociale d’Emmanuel Macron, nous croyons tout de même qu’une solution possible, elle doit l’être.

Il conviendra ensuite de travailler en convergence de toutes les institutions et de tous les partenaires, sur les autres foyers et sur tous les sujets qui restent en suspens. Il ne saurait y avoir de mise en concurrence des misères.

Nous appelons tous les responsables à agir pour trouver une solution de sortie de crise fondée sur la non-violence, le respect des personnes et une claire volonté de trouver des solutions concrètes, légales et rapides.

Montreuil est une ville d’accueil et de solidarité par tradition et par choix. En tant qu’élus, militants, citoyens, c’est notre devoir de préserver les conditions de cette solidarité. Montreuil doit prendre sa part à la solidarité, elle doit y prendre toute sa part mais rien que sa part. Soyons tous solidaires des « Bara », et veillons à ne pas porter préjudice aux équilibres fragiles de notre ville