Intervention (CM du 27 mars 2019 ) de Choukri Yonis sur le Budget 2019

Monsieur le Maire, cher·e·s collègues, Mesdames et Messieurs,

Le vote du budget est l’événement le plus important dans la vie d’une collectivité.

Pour une élue ou un élu, voter le budget c’est donner en conscience les moyens de mettre en œuvre les choix politiques.

Le budget c’est l’autorisation politique de la dépense et s’agissant des élu·e·s du groupe socialiste et citoyen, le budget qui nous est présenté ce soir nous pose un certain nombre de difficultés pour pouvoir donner un avis éclairé.

Nous vous remercions Monsieur le Maire pour les précisions que vous nous avez apportées concernant divers points en particulier la création d’une 2e brigade propreté, ainsi que les services pour le travail accompli,

Après en avoir discuté dans notre groupe la principale difficulté n’est pas dans le budget lui-même, mais sa mise en œuvre, et pour tout dire dans la façon dont notre majorité fonctionne depuis plus d’un an.

Pour illustrer mon propos, je prendrai 3 exemples :

Tout d’abord, je voudrais revenir sur l’exécution du budget 2018 :

Nous avons, avec d’autres bien sûr, demander un investissement important sur l’éclairage public de notre ville tant son état de vétusté était avancé. C’est donc avec grande satisfaction que nous avons accueilli le plan lumière.

Lors de nos discussions, le plan lumière sur lequel nous nous étions accordé était un plan de 10 millions d’euros sur 10 ans.

Nous avons donc été surpris d’apprendre que ce plan passait à 12 millions d’euros, tout comme nous avons été surpris de voir fleurir dans la ville “ces balises des sens « que sont les totems lumineux placés à l’entrée de la ville ou dans les quartiers, et sur l’apparition desquels nul n’avait jugé utile de nous associer à la réflexion avant décision, ni même de nous en informer après décision.

Combien ont coûté ces totems ? Malgré nos demandes nous n’avons pas eu de réponse précise et il s’agit d’un montant important,

Dans le même temps nous demandions sans succès que le budget consacré à la voirie et à sa réfection soit augmenté d ‘1,5 millions supplémentaires

Cet exemple conduit à s’interroger sur l’intérêt des avis que nous exprimons et bien sûr sur la sincérité des échanges au sein de la majorité.

2ᵉ exemple :

Dans le cadre de la préparation du budget d’investissement 2019, nous avons eu des temps de préparation nous permettant de confronter les points de vue et nous permettant aussi de faire remonter les priorités que nous avions identifiées par quartier.

Dans le cadre du plan pluriannuel d’investissement, ont été budgétés 90 000 euros pour des travaux dans le centre Arthur Ashe, équipement dont nous savons toutes et tous combien la rénovation est importante et de plus en plus urgente.

On nous demande ce soir de consentir donc à un investissement de 90 000 euros, ce que nous approuvons, mais voilà que mercredi dernier, nous est présenté en bureau municipal un projet global de rénovation et de restructuration de l’offre sportive à Arthur Ashe, passant par une privatisation du centre Arthur Ashe pour trente ans. Tout le dossier est monté et la passage devant le notaire prévu dans les jours qui viennent. Là aussi, notre groupe, comme d’autres élu·e·s de la majorité ont été laissés à l’écart de la réflexion. Nous sommes en désaccord tant sur la méthode que sur le fond. Pour nous le centre Arthur Ashe est et doit rester d’intérêt municipal, avec des tarifs et des accessibilités de tous les publics en conséquence. Nous voulons que la ville de Montreuil garde la main sur cet équipement public encore exceptionnel dans le haut Montreuil, et que l’avenir et la modernisation du centre Arthur Ashe fasse l’objet d’une large concertation avec les habitantes, les habitants et les associations , avec des réflexions sur des scénarios alternatifs.

Le 3ᵉ exemple c’est le fonds de dotation, sur lequel nous sommes déjà intervenus à plusieurs reprises.

A priori, le fonds de dotation ne devrait pas être un élément de discussion lors du vote du budget de la ville puisqu’il s’agit d’un dispositif hors budget. Mais force est de constater que le fonctionnement de ce fonds, l’usage qui en est fait hors de tout contrôle du conseil municipal et même de l’exécutif municipal, vient percuter l’exécution même du budget, en particulier les principes d’égalité de traitement entre les associations qui sont soumises aux règles communes d’examen de leur demande de subvention, et celle qui bénéficie d’un traitement hors critères, pour des sommes très importantes parfois. Cela a des conséquences dans la manière dont les services et parfois les habitantes, les habitants, les associations et les acteurs locaux perçoivent l’action municipale.

Dans ces conditions, notre groupe est partagé sur la meilleure manière de lancer un appel à retrouver un mode de travail dans la majorité et de concertation avec la population.

Certains d’entre nous, dont je suis, pensent que l’abstention sur le budget, acte fort et respectueux de l’accord politique de mandature entre nous, est nécessaire. D’autres pensent que le vote pour reste important malgré tout.

C’est pourquoi notre groupe laissera à chacune et chacun sa liberté de vote sur le budget, tous bien décidés à améliorer autant que possible notre travail commun au service des Montreuillois-es