Intervention de Choukri Yonis en conseil municipal – Vote du budget 2016

« Avant de parler du budget 2016, permettez-moi de m’arrêter quelques instants sur la situation budgétaire dans laquelle nous nous trouvons. Beaucoup de choses ont été dites sur la situation et de nombreuses causes ont été avancées pour l’expliquer mais cette situation, quelle est-elle ?

Il est indéniable que les comptes de notre ville comme ceux de toutes les collectivités territoriales ont a subir une baisse des dotations de l’Etat. Il est tout aussi indéniable que ces diminutions de dotations de l’État pèsent plus lourdement sur les finances des villes qui comme la nôtre font face à des besoins sociaux considérables.

Les choses seraient simples, si toutes les difficultés auxquelles nous avons à faire face aujourd’hui venaient de causes externes.Nous le disons régulièrement depuis deux ans, il nous faut reconnaître et expliquer à nos concitoyen-ne-s que même sans ces baisses de dotations, nous étions confrontés à des difficultés propres à Montreuil avec des dépenses de fonctionnement trop importantes.

La réalité de la situation est que le train de vie de notre collectivité et les cloisonnements organisationnels qui pèsent par ailleurs sur la qualité des services rendus à la population obèrent notre avenir puisqu’ils nous empêchent de dégager les ressources financières nécéssaires pour réaliser les investissements les plus urgents. Cette situation vient de loin et, Monsieur le Maire, vous avez le soutien des élu-e-s de mon groupe pour mener à bien ces efforts de gestion et cette nécessaire réorganisation des services, avec les agents, l’encadrement et les représentants du personnel.

Pour revenir au budget 2016, compte tenu de la situation, il eut été facile d’actionner le levier fiscal. Les élu-e-s du groupe socialiste et citoyen se sont clairement prononcés contre une telle augmentation de la fiscalité, et soutiennent donc la proposition qui nous est faite ce soir de renoncer à cette facilité.

A Montreuil, le niveau de fiscalité élevé ne se traduit pas par un niveau d’investissement équivalent. Nous nous accordons tou-te-s pour dire que notre ville accuse un retard en investissements nouveaux, mais aussi en entretien des équipements existants. Tout se passe comme si pendant très longtemps, ce niveau de fiscalité élevé avait servi à financer un train de vie de la collectivité très dispendieux. En n’augmentant pas le taux des impôts locaux, notre majorité fait le choix de l’exigence; elle fait le choix d’assumer ses responsabilités en engageant la nécessaire modernisation de la gestion et des fonctionnements municipaux, au service de toute la population.

En 2015, une première rupture avec le passé s’est produite puisque nous avons mis fin à la pratique des décisions modificatives de cours d’année, qui faisaient que les dépenses réelles dépassaient de beaucoup les dépenses budgétées en début d’exercice. En 2015, le budget voté a été pour l’essentiel réalisé. Cela a nécessité un effort d’économies massif. Nous reconnaissons l’effort consenti par le personnel communal et ne prétendons pas que tout a été bien fait, bien expliqué, bien mis en œuvre, mais cet effort de redressement a été important ; il montre que nous pouvons réussir, ensemble, à améliorer les fonctionnements et les modes de gestions.

C’est parce que nous voulons préserver les moyens du service public, ce service public dont on s’accorde pour dire qu’il est le bien de ce qui n’en ont pas, que nous devons à la fois interroger chaque € dépensé pour savoir s’il est utile socialement et que nous devons parallèlement engager les réformes nécessaires. Ne rien faire aujourd’hui c’est condamné notre collectivité et son avenir.

Etre de gauche s’est aussi assumer le réel et se donner les moyens de faire fonctionner notre ville.

Pour être acceptable et accepté, l’effort doit être justement réparti et répondre aux finalités d’un service public de qualité. En proposant un effort de réduction important au niveau du budget des réceptions et festivités, au niveau de celui de la communication ou encore en proposant la baisse des indemnités des élu-e-s, le budget 2016 qui nous est proposé ce soir répond à ces impératifs.

C’est dans cet esprit que les élu-e-s du groupe socialiste et citoyen voteront ce budget qui Qui est certes un budget exigent mais qui est aussi un budget qui nous permet de répondre aux difficultés du quotidien tout en nous mettant sur la voie de la restauration de nos capacités d’investissement pour préparer l’avenir

Pour conclure, je souhaiterai réitérer la conviction des élu-e-s du groupe socialiste et citoyen que la réussite des mutations profondes à opérés au niveau de notre service public communal ne peut se faire sans entendre les équipes et les représentants du personnel. Nous pensons qu’il nous faut les écouter non pour renoncer, mais pour comprendre là où le bât blesse, pour entendre autant les critiques que les propositions. Nous avons devant nous des chantiers complexes, à notre majorité de se donner les moyens de les gérer en prenant en compte les sujets dans toutes leurs dimensions. S’agissant par exemple de l’absentéisme, à nous de savoir le regarder au-delà des abus individuels qui peuvent exister parfois en prenant le sujet comme le symptôme d’une difficulté à faire face à l’organisation du travail; une difficulté qu’il nous faut traiter avec les agents et l’encadrement dans une logique de prévention. »