Michelle Bonneau – Politique générale

Le pouvoir d’achat en nette baisse ajouté aux hausses des prix de l’essence, du gasoil et du fioul domestique suscitent un mécontentement croissant qui s’exprime depuis plusieurs semaines dans notre pays. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase dit-on, et ce vase il était déjà plein…et nous comprenons les français qui défendent leur pouvoir d’achat.

Si la mobilisation citoyenne prend de l’ampleur, ce n’est pas parce que nos concitoyens sont opposés aux mesures de transition énergétique, mais parce que ces augmentations s’ajoutent à une politique fiscale injuste, à des restrictions déjà imposées aux retraités, aux fonctionnaires, aux locataires, aux malades, aux familles et que le produit de la surtaxation des carburants ne finance qu’à hauteur de 20% les politiques environnementales. Les taxes augmentent mais l’effort consacré à la transition énergétique reste stable.

Nous voulons l’écologie dans la justice sociale. Nous ne pouvons pas accepter que l’argument écologique soit instrumentalisé pour justifier une ponction supplémentaire sur le pouvoir d’achat des ménages. Cette utilisation cynique de l’argument climatique affaiblit l’adhésion nécessaire à une fiscalité écologique.

Le groupe socialiste et citoyen rejoint le parti socialiste qui réaffirme son attachement à la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, portée par Ségolène Royal et votée par les socialistes et les écologistes.

Le chèque énergie créé par la majorité précédente pour éviter de pénaliser les ménages modestes doit être complété par une composante carburant et voir son montant ainsi que le nombre de ses bénéficiaires augmenter, comme proposé par les parlementaires socialistes dans leur budget alternatif pour 2019. Les habitants de nos territoires ruraux ou péri-urbains n’ont souvent pas d’alternative à l’utilisation d’un véhicule.

Nous connaissons tous des familles qui pour leurs besoins criants de logements sont obligés de déménager en lointaine banlieue afin d’accéder à un logement plus grand, mieux et moins cher. Si leur emploi reste sur Montreuil, il leur reste le choix des transports en commun, souvent un parcours du combattant ou leur véhicule et tous les inconvénients que l’on connait liés au carburant cher, à l’usure de la voiture, aux embouteillages …

Nous demandons le rétablissement de l’APL, destinée aux accédants à la propriété modestes, le doublement des aides aux ménages pour isoler leur logement  et ainsi réduire leur facture de chauffage de 50%, l’accroissement des services de transports à la demande et des plateformes gratuites de covoiturage pour les déplacements domicile-travail quotidiens permettant de réduire de 50% la facture de carburant en zone péri-urbaine, le maintien des petites lignes ferroviaires, l’augmentation des moyens donnés aux transports collectifs.

Plus largement, c’est la question de la juste répartition de l’effort national qui est posée à travers ce ras-le-bol. L’organisation d’une conférence nationale sur le financement de la transition écologique associant l’ensemble des composantes économiques, sociales et politiques du pays est urgente.

L’écologie n’est pas l’adversaire de la justice sociale. Elle doit au contraire être une composante essentielle de la lutte contre les inégalités.

Les annonces faites par le Président de la République ce 8 décembre ne répondent pas à l’exigence de justice fiscale, ni au défi écologique, ni au défit démocratique. Il n’a pas répondu à la colère des Français.

A Montreuil, concernant les transports, beaucoup de nos concitoyens subissent la non adaptation à leurs besoins de déplacements, surtout pour ceux qui se retrouvent dans des secteurs excentrés, dans des quartiers où une voiture est indispensable, enfin…quand on a les moyens d’avoir une voiture. Nous comprenons bien dans notre ville le scepticisme pour certain-e-s à qui l’on propose une prime de 4000€ pour une voiture électrique ! La réalité est que pour changer de voiture il ne faut pas se retrouver en cours de mois sans argent sur son compte. L’inadéquation entre l’offre et le vécu est la preuve que certaines décisions sont totalement déconnectées de la réalité.

A Montreuil, il faut maintenir le cap et être à la hauteur de ce qu’exige la transition énergétique. De nombreuses initiatives sont prises par la municipalité : pour la nature en ville, la végétalisation des rues et espaces publiques, les jardins partagés, les mobilités douces avec le plan vélo. Les murs à pêches sont valorisés et rénovés pour permettre la préservation et l’ouverture à tous.

A Montreuil, dans un budget contraint, nous avons depuis 2014 décidé de ne pas augmenter les impôts et nous sommes attentifs à la non augmentation de l’ensemble des tarifs municipaux. Nous le savons tous, le niveau des taxes foncières pour les uns et les taxes d’habitation pour tous reste un sujet récurent de conversation avec les montreuilloises et les montreuillois. Les élu-e-s le savent bien. C’est un engagement auprès des Montreuillois et des Montreuillois-es auquel le groupe socialiste et citoyen est très attaché car nous savons que ces taxes sont élevées et que nous ne souhaitons pas que tous ceux et celles qui travaillent et vivent dans notre ville soient obligés de partir de + en + loin pour conserver leur pouvoir d’achat.

Intervention :  00:43:00