Intervention de Michelle Bonneau lors du Conseil Municipal du 12 février

Devant les tragédies que notre pays a subies au mois de janvier, nous nous sommes tous rassemblés, par solidarité pour les familles des victimes, pour se dresser contre la barbarie, pour défendre nos libertés et toutes les valeurs de la République. Nous avons dit ensemble que la liberté d’expression n’avait comme seule limite que celle que la loi lui fixait.

A Montreuil, nous nous sommes rassemblés pour l’hommage à Tignous et le 11 janvier, nous étions fiers et rassurés, de nous retrouver aussi nombreux, debout, pour la paix civile et républicaine.

Dans le même temps, nous avons tous pris la mesure de l’importance des enjeux pour notre pays. Nous avons tous compris qu’il fallait agir fortement contre les individus et les filières de toute nature qui mettent en péril le pacte républicain

C’est une tâche gigantesque et difficile, qui est de la responsabilité des pouvoirs publics, mais qui nécessite aussi la compréhension et le soutien de tous. Car, il serait faux de dire que rien n’a été fait, que des renforcements des moyens ne sont pas intervenus et que d’autres ne sont pas en préparation, c’est le sens de l’action que le gouvernement a engagé depuis le 11 janvier, pour renforcer les actions éducatives et citoyennes, y compris le service civil universel, qui sera à Montreuil également une belle réussite si nous le voulons, mais également en matière de politique de la ville, et bien sûr en matière de sécurité et de police  nationale.

A côté de cette action des autorités nationales, les élu-e-s locaux que nous sommes, parce qu’ils sont au plus près des habitants, parce qu’ils vivent et ont à gérer, au quotidien, les situations difficiles issues des inégalités territoriales, ont aussi leur part de responsabilité dans le long processus de reconquête  à engager. Nous ne pouvons pas nous contenter de simplement commenter voire même dénoncer la situation, nous avons aussi l’impérieuse nécessité d’agir.

Le groupe socialiste et citoyen est pleinement engagé auprès de toute la majorité municipale pour  un renforcement de l’action municipale dans ses champs de compétences.

Pour notre part nous soulignons la nécessité d’agir de façon coordonnée sur 4 priorités :

1/ La réaffirmation de la priorité à la jeunesse. Pour ne laisser aucun jeune en marge de la société, l’action auprès des jeunes en situation de décrochage scolaire doit mobiliser toute notre énergie. La politique du décrochage scolaire mise en place dans notre ville fonctionne d’une part avec les moyens du Programme de Réussite Educative (le PRE), d’autre part avec un programme spécifique de réintégration scolaire du conseil général de Seine-Saint-Denis : ce qui permet de remettre dans de bons rails de nombreux jeunes. Les moyens consacrés au soutien aux jeunes « décrocheurs » seront renforcés en 2015, malgré les contraintes budgétaires. Mais cela ne suffira pas.

=> il faudra préciser le diagnostic de la situation, quartier par quartier, action par action, afin d’obtenir des pouvoirs publics les moyens nécessaires à toutes les associations réellement engagées auprès des populations dans la lutte contre le décrochage scolaire et sur les valeurs républicaines et laïques. L’accompagnement des parents est indispensable pour mieux prévenir les ruptures sociales et scolaires.

 

2/ La réaffirmation et le renforcement des valeurs républicaine et notamment de la laïcité. L’éducation nationale a un grand rôle à jouer en la matière. Mais l’ensemble des adultes sont interpelés par ses questions. La République est quotidiennement mise à l’épreuve par des revendications communautaristes de tous bords, à nous de résister et de venir d’ailleurs  sur ces questions là en soutien à notre personnel communal en lui donnant une ligne claire. La formation ou la sensibilisation des élus, de l’encadrement et des agents, l’actualisation de la charte de la laïcité et sa pleine application par tous les partenaires de la Ville doivent être sérieusement renforcées.

 

3/ La sanctuarisation et le renforcement des moyens de la tranquillité publique et de la police municipale de proximité, annoncés lors du précédent Conseil municipal, ne devraient plus être aujourd’hui contestés. Agir au plus près des populations, en lien si nécessaire avec la police nationale et les services de l’Etat, est plus qu’une nécessité. C’est une urgence.

Mais rien ne réussira vraiment si nous n’améliorons pas sensiblement la coordination effective et donc l’esprit de coopération entre toutes les parties prenantes à la lutte contre les inégalités, les discriminations de tous ordres,  contre les dérives anti-républicaines, et pour le vivre-ensemble.